samedi 16 octobre 2010

BIODIVERSITÉ .... ALERTE !


BIODIVERSITÉ .... ALERTE !

Biodiversité .... Voilà un mot qui nous est familier et que nous retrouvons souvent dans notre journal.
En survolant quelques documents, un titre m'interpelle : " Biodiversité : alerte ! L'ONU s'aligne sur l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce)"
Il s'agit d'un article rédigé par Agnès Bertrand (auteur de l'ouvrage : OMC, pouvoir invisible) et François Degert journaliste.

Du 18 au 29 octobre 2010 se tient la dixième réunion de la Conférence des Parties de la Convention sur la Diversité Biologique (COP 10) à Nagoya (Japon). La Convention sur la biodiversité, issue du Sommet de la terre de Rio en 1992, réunit les 193 États signataires du traité. Une présence massive des lobbies d’affaires est attendue. Les négociations doivent mener à la définition d'une stratégie internationale pour la biodiversité pour la décennie à venir. Un tel plan devra contenir des objectifs pour combattre la perte de biodiversité. Intéressant, tout ça .....Où est donc le problème? Je note simplement trois informations relevées dans l'article:

1) La notion de biodiversité ne se limite plus aujourd’hui à « la diversité des êtres vivants et de leurs caractères génétiques ». Elle s’étend à « tout le matériel » susceptible d'être mis en valeur. Elle inclut non seulement les plantes, les animaux, les gènes, mais également les paysages, les forêts, le captage et la filtration de l'eau, les savoirs faire traditionnels, les cultures, la « sensibilisation » du public, etc. tous « les services économiques » rendus à l'homme par la totalité des écosystèmes (forêts, zones humides, prairies, récif corallien...).
Des services estimés par le professeur américain Robert Costanza [3] à 33 000 milliards $ en 1997.

2) Depuis 2007, c’est le TEEB (The Economics of Ecosystems and Biodiversity) qui élabore, toujours sous la direction du banquier Pavan Sukhdev, un système complexe pour calculer la valeur monétaire de chaque « service écosystémique » . Les conclusions de ces constructions mathématico-financières ne seront présentées qu’en octobre 2010 à Nagoya.

3) Sans attendre la conférence de Nagoya toutefois, un premier symposium destiné au monde des affaires, intitulé le « business of biodiversity », s’est tenu à Londres le 13 juillet. Le rapport , présenté à cette occasion, promet aux entreprises près de 1 100 milliards $ de profits supplémentaires en 2050, grâce aux services écosystémiques .

Quelques questions soulevées:

1) Les banques de compensation, telles Clearstream, gèrent déjà des contrats (cf aux USA, pour les zones humides). On sait qu'elles ne sont absolument pas régulées. Comment peut-on prétendre qu’elles vont protéger la biodiversité et les écosystèmes?

2) Au nom de la biodiversité, cette nouvelle gestion n'affectera-t-elle pas le statut et le sort de toutes les ressources naturelles pour des décennies?
Au prétexte d'établir des zones de protection de la biodiversité , le globe terrestre ne serait-il pas découpé en parts de marché?

L’OMC ne s’y est pas trompé, semble-t-il. Son rapport sur le commerce mondial 2010, publié fin juillet, s’intitule « Commerce des ressources naturelles ». Son directeur, Pascal LAMY se félicitait dans un communiqué du 27 juillet 2010 que « les choses » allaient bouger en octobre. Bouger pour qui et dans quel sens?

3) Certes, l’érosion génétique, la dégradation des écosystèmes et l’épuisement des ressources prennent des proportions alarmantes.

Mais les solutions proposées par les technocrates et les financiers à Nagoya, iront-elles dans le sens de la préservation de la nature?
Peut-on leur faire confiance pour gérer des services qui fournissent des services essentiels au bien être humain?

article: Anny Canal
dessin: BZZZ

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